Les bénéfices de la parole sur le cerveau
Dans le cadre du burn-out, la prise de parole est importante, car elle permet de poser des mots sur nos maux. Je me souviens d’une personne de la Médecine du travail me demandant : « Pourquoi je n’avais pas parlé avant ? ». La honte, la peur, la culpabilité. Tout simplement. Pourtant, elle avait raison, en osant s’exprimer dès les premiers symptômes, la prise en charge aurait été plus rapide, et l’effondrement sûrement moins violent.
Dans cet article, je vous donne trois impacts des bénéfices de la prise de parole.
Premier impact : Réduction du stress
L'un des bénéfices les plus notables de la parole est sa capacité à réduire le stress. Lorsque nous parlons de nos préoccupations et de nos émotions, nous libérons des tensions accumulées, ce qui diminue les niveaux de cortisol, l'hormone du stress. En exprimant nos pensées, nos douleurs, nous pouvons clarifier une situation, trouver des solutions à nos problèmes, et mieux comprendre nos propres réactions. Cet exercice est un outil non négligeable dans la reconstruction d’une personne souffrant d’un burn-out. Cela permet de soulager l'esprit, et de retrouver un chemin plus clair, en évacuant notre souffrance.
Deuxième impact : Amélioration des connexions neuronales
Le lobe frontal est le siège de la parole, du langage et du raisonnement. Il a également la fonction de gérer les mouvements des membres. Le lobe temporal est la zone où se situent le langage, la mémoire et l’émotivité. S’exprimer, parler, régulièrement, stimule les connexions neuronales dans notre cerveau. Les conversations, surtout celles qui impliquent une réflexion profonde et des échanges d'idées, activent de nombreuses régions cérébrales, y compris celles responsables de la mémoire, de l'apprentissage et de la cognition. Cette stimulation contribue à maintenir le cerveau en bonne santé et à prévenir le déclin cognitif. De plus, le dialogue peut encourager la neuroplasticité, la capacité du cerveau à se réorganiser et à former de nouvelles connexions neuronales, essentielle pour l'adaptation et la résilience face au stress. En s’exprimant régulièrement sur les émotions et les douleurs du moment, dans le cadre d’un suivi pour un burn-out, le brouillard s’estompe peu à peu, et laisse place à un chemin plus clair, et plus apaisé.
Troisième impact : Renforcement des Liens Sociaux
Les interactions sociales sont cruciales pour notre bien-être émotionnel et mental. La parole joue un rôle central dans le développement et le maintien de ces relations. En discutant avec les autres, nous renforçons nos liens sociaux, ce qui nous apporte du soutien, de l'empathie, et un sentiment d'appartenance. Ces relations sont particulièrement importantes pour les « burnies », car dans un groupe de parole (par exemple) comprendre que nous ne sommes pas seul (e) s face au cataclysme qu’est un burn-out, offre un réseau de soutien indispensable pour surmonter cette étape de vie. Que vous souffriez d’un burn-out professionnel, parental ou autre, renforcer vos liens sociaux avec une prise de parole est un acte essentiel dans le parcours de reconstruction, un acte qui vous permettra de retrouver votre chemin.
Depuis #meetoo, la libération de la parole a prouvé combien cette démarche, associée à une écoute active, permet de prendre en compte la douleur d’un passé traumatique. De nombreuses femmes ont (enfin) été entendues.
Dans le cadre d’un burn-out, oser exprimer sa honte, sa colère, sa culpabilité (j’ai une info : non, vous n’êtes pas coupable) est important, car elle permet de retrouver peu à peu une santé mentale et physique. Cette parole exprimée -et écoutée- réduit le stress lié au burn-out, permet de renforcer nos relations sociales grâce au soutien ressenti. Tout ceci permet à nos connexions neuronales de continuer à être stimulées.
N’oubliez jamais que la parole est un pouvoir que vous détenez. Utilisez-là pour vous libérer des maux qui vous encombrent, afin de poursuivre votre chemin, et ne jamais perdre la confiance en vous.